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Rapport 26086517 - droit_civil 2024

ModĂšle: o1-preview-2024-09-12 Type de prompt: structure


Sujet: Droit civil

I. Monsieur Dupont a rencontrĂ© Madame Bernard, dĂ©but 2013, alors qu’ils Ă©taient tous deux Ă©lĂšves en Ă©cole de commerce. Le couple s’est mariĂ©, sans contrat, le 24 mars 2014. De cette union sont nĂ©s trois enfants, Marc en dĂ©cembre 2014, Elodie en fĂ©vrier 2016 et Lucas en juin 2017. Madame Dupont a dĂ©cidĂ© de se consacrer aux enfants et n’a jamais exercĂ© d’activitĂ© professionnelle, alors pourtant qu’elle fut classĂ©e major de promotion Ă  la sortie de ses Ă©tudes de commerce. Il faut dire que les affaires de Monsieur Dupont se rĂ©vĂ©lĂšrent rapidement trĂšs florissantes. FraĂźchement diplĂŽmĂ© de la mĂȘme Ă©cole de commerce que son Ă©pouse, Monsieur Dupont a créé sa propre entreprise de prestations de services, en ligne, dans le domaine touristique. Pour ce faire, il a constituĂ© une EURL dont il s’est portĂ© caution Ă  hauteur de 500 000 euros. Plusieurs employĂ©s ont rapidement Ă©tĂ© embauchĂ©s et Monsieur Dupont a tirĂ© des revenus consĂ©quents de son activitĂ© de gĂ©rant et comme associĂ©. Le couple Dupont a eu alors un train de vie trĂšs confortable et a fait l’acquisition, grĂące Ă  des prĂȘts immobiliers souscrits par les Ă©poux, dĂšs 2015, d’un trĂšs bel appartement dans le centre de Paris, puis d’une rĂ©sidence secondaire sur la cĂŽte varoise en octobre 2018. HĂ©las, la crise sanitaire de 2020 a trĂšs fortement ralenti l’activitĂ© Ă©conomique de l’entreprise de Monsieur Dupont, qui a Ă©tĂ© obligĂ© de licencier plusieurs de ses salariĂ©s. Surtout, les diffĂ©rents confinements ont provoquĂ©, selon les mots de Monsieur Dupont, « une profonde prise de conscience sur l’état du monde ». Depuis dix-huit mois dĂ©sormais, Monsieur Dupont se dĂ©sintĂ©resse totalement de la gestion de son entreprise, souhaite se consacrer Ă  des projets humanitaires et environnementaux et entend surtout « rattraper le temps perdu ». DĂ©sormais noctambule, frĂ©quemment ivre, il multiplie les expĂ©riences psychĂ©dĂ©liques Ă  base de drogues de synthĂšse. PersuadĂ©e que ce mode de vie finira par cesser, et fermement dĂ©cidĂ©e Ă  sortir son mari de ses addictions, Madame Dupont nourrit en revanche de grandes inquiĂ©tudes patrimoniales. Les relances de factures professionnelles impayĂ©es, les mises en demeure et courriers de commissaires de justice ne cessent de se multiplier, aussi bien pour des dĂ©penses du couple que pour des dettes de la sociĂ©tĂ©. De nouvelles poursuites se profilent dĂ©jĂ .

II. Trois amis d’enfance, Selim, Martin et Benjamin, ont une passion commune, la pĂȘche Ă  la mouche. EntrĂ©s dans la vie active, ils dĂ©cident d’acheter en 2015, une maison Ă  parts Ă©gales, modeste et idĂ©alement situĂ©e entre deux bras de riviĂšre de premiĂšre catĂ©gorie, mais qui ne trouvait pas acquĂ©reur en raison de son isolement. Les trois amis s’y rendent tous les weekends et y passent, avec des amis, des moments joyeux. La situation est soudain modifiĂ©e car Benjamin, tombĂ© amoureux de Nathalie, dĂ©cide de se marier. Nathalie, qui dĂ©teste la chasse et la pĂȘche, ne supporte plus les Ă©vasions champĂȘtres de Benjamin. Ce dernier ne voit pas d’autres solutions que de proposer Ă  Selim et Martin de vendre le bien. Cela prĂ©sente aussi pour lui l’avantage de pouvoir se constituer un apport personnel en vue de l’achat de son futur domicile conjugal. Mais Selim reste totalement hostile Ă  la vente. Martin, rĂ©ticent au dĂ©part, s’inquiĂšte dĂ©sormais surtout du prix car il a financĂ© d’importants travaux de rĂ©habilitation de la maison, de ses deniers personnels, pour un total de 120 000 euros. Il entend bien « rentrer dans ses fonds » si, d’aventure, la vente devait ĂȘtre conclue. Benjamin, attachĂ© Ă  son idĂ©e, recherche activement des acquĂ©reurs depuis de longs mois et, par chance, reçoit l’appel d’un potentiel acquĂ©reur qui se dĂ©clare intĂ©ressĂ© Ă  la suite des publicitĂ©s qu’il a faites sur internet pour un prix de 650 000 euros. Le potentiel acquĂ©reur semble pressĂ©. Il s’impatiente car Benjamin ne lui propose pas de date pour signer une promesse de vente. Benjamin craint que cela ne compromette l’opĂ©ration, ce qui serait catastrophique car les acquĂ©reurs sont trĂšs rares dans cette rĂ©gion trĂšs isolĂ©e. PressĂ© de toutes parts, tant par Nathalie que par l’acquĂ©reur, Benjamin se heurte aux silences de ses deux amis. Il cesse de participer aux nombreuses charges et dĂ©penses d’entretien de la maison.

Question 1

InquiĂšte de sa situation matrimoniale, Madame Dupont souhaiterait que vous lui exposiez les risques qu’elle encourt Ă  titre personnel et les diffĂ©rentes options envisageables pour protĂ©ger juridiquement (en droit civil) ses biens et ceux du couple, en lui indiquant laquelle vous parait la plus efficace.

Réponse :

Madame Dupont est confrontée à d'importants risques financiers en raison des dettes professionnelles et du comportement irresponsable de son mari, qui menacent les biens du couple. Elle souhaite comprendre sa responsabilité personnelle et connaßtre les options juridiques en droit civil pour protéger ses biens et ceux de la famille, en identifiant la solution la plus efficace.

Actuellement, vous ĂȘtes mariĂ©e Ă  Monsieur Dupont sans contrat de mariage, ce qui signifie que vous ĂȘtes soumis au rĂ©gime lĂ©gal de la communautĂ© rĂ©duite aux acquĂȘts (articles 1400 et suivants du Code civil). Dans ce rĂ©gime, les biens acquis et les dettes contractĂ©es pendant le mariage sont prĂ©sumĂ©s communs, sauf preuve qu'ils sont propres Ă  l'un des Ă©poux.

Monsieur Dupont a accumulé des dettes importantes liées à son entreprise, notamment en se portant caution personnelle à hauteur de 500 000 euros pour son EURL. De plus, des factures impayées et des mises en demeure s'accumulent pour des dépenses du couple et des dettes de la société. Son comportement met ainsi en péril le patrimoine commun.

Selon l'article 1413 du Code civil, les crĂ©anciers d'un Ă©poux peuvent saisir les biens de la communautĂ© pour le recouvrement des dettes contractĂ©es par celui-ci. Cependant, l'article 1415 prĂ©cise que lorsque l'un des Ă©poux s'engage seul en qualitĂ© de caution ou contracte un emprunt, il n'engage que ses biens propres et ses revenus, sauf si le prĂȘt profite Ă  la communautĂ©. Ainsi, la caution personnelle de Monsieur Dupont n'engage pas, en principe, les biens communs, mais uniquement ses biens propres.

Cependant, les dettes ménagÚres, telles que les factures liées aux dépenses du ménage, engagent solidairement les deux époux en vertu de l'article 220 du Code civil. Les créanciers peuvent donc poursuivre les deux époux pour ces dettes, mettant en danger les biens communs.

Face à cette situation, plusieurs options s'offrent à vous pour protéger vos biens :

  1. Modifier le régime matrimonial pour adopter la séparation de biens (article 1397 du Code civil). Cette modification nécessite l'accord des deux époux et l'homologation du tribunal aprÚs un délai de trois mois permettant aux créanciers de s'y opposer. Cette option est donc lente et aléatoire, surtout si votre mari n'est pas coopératif.

  2. Demander la sĂ©paration de biens judiciaire (articles 1443 Ă  1447 du Code civil). Cette procĂ©dure unilatĂ©rale permet de mettre fin au rĂ©gime de communautĂ© si les actions de votre mari mettent en pĂ©ril vos intĂ©rĂȘts. Vous devrez prouver que le dĂ©sordre des affaires de votre mari ou sa mauvaise gestion menace vos droits. La sĂ©paration de biens judiciaire prendra effet dĂšs le jugement et protĂ©gera vos biens futurs des crĂ©anciers de votre mari.

  3. Engager une procédure de divorce. Le divorce entraßnera la dissolution du régime matrimonial et le partage des biens. Cependant, c'est une décision personnelle lourde de conséquences et qui prend du temps.

Dans votre cas, la sĂ©paration de biens judiciaire semble ĂȘtre la solution la plus efficace et rapide pour protĂ©ger vos biens. Elle ne nĂ©cessite pas le consentement de votre mari et, une fois prononcĂ©e, protĂšge vos biens prĂ©sents et futurs des dettes qu'il pourrait contracter.

Je vous recommande donc de saisir rapidement le tribunal compĂ©tent pour demander la sĂ©paration de biens judiciaire conformĂ©ment Ă  l'article 1443 du Code civil. Cette dĂ©marche prĂ©servera vos intĂ©rĂȘts patrimoniaux et ceux de vos enfants. Il est essentiel de consulter un avocat spĂ©cialisĂ© en droit de la famille pour vous accompagner dans cette procĂ©dure et assurer la protection optimale de vos biens.

Question 2

Benjamin vous consulte pour savoir quelle(s) solution(s) juridique(s) s’offre(nt) Ă  lui pour sortir de cette impasse. Il vous interroge Ă©galement pour savoir comment faire face aux revendications que semble vouloir Ă©mettre Martin quant aux travaux d’amĂ©nagement.

Réponse :

Benjamin souhaite connaßtre les solutions juridiques pour sortir de l'impasse concernant la vente de la maison qu'il possÚde en indivision avec Selim et Martin. Il s'interroge également sur la maniÚre de gérer les revendications de Martin au sujet des travaux d'aménagement qu'il a financés.

Actuellement, vous ĂȘtes co-indivisaire de la maison avec Selim et Martin, chacun dĂ©tenant une part Ă©gale du bien achetĂ© en 2015. Selon l'article 815 du Code civil, "nul ne peut ĂȘtre contraint Ă  demeurer dans l'indivision", ce qui signifie que vous avez le droit de demander le partage du bien afin de rĂ©cupĂ©rer votre part.

Face au refus de Selim de vendre la maison, plusieurs solutions s'offrent Ă  vous :

  1. Demander le partage amiable de l'indivision : Vous pouvez proposer Ă  Selim et Martin de procĂ©der Ă  un partage amiable. Étant donnĂ© que le bien est indivisible matĂ©riellement (il s'agit d'une maison unique), le partage pourrait se faire par la vente du bien et la rĂ©partition du prix entre vous trois.

  2. Exercer votre droit de provoquer le partage judiciaire : Si aucun accord amiable n'est possible, vous pouvez saisir le tribunal pour demander le partage judiciaire de l'indivision conformément à l'article 840 du Code civil. Le juge pourra ordonner la vente du bien aux enchÚres publiques, ce qui pourrait inciter vos co-indivisaires à accepter une vente amiable pour éviter cette issue.

  3. Vendre votre quote-part Ă  un tiers : Vous avez la possibilitĂ© de cĂ©der votre part indivise Ă  une personne extĂ©rieure. Cependant, selon l'article 815-14 du Code civil, vous devez notifier votre intention aux autres indivisaires par acte d'huissier. Ceux-ci disposent alors d'un dĂ©lai d'un mois pour exercer leur droit de prĂ©emption et se porter acquĂ©reurs de votre part au prix et conditions indiquĂ©s. Si aucun d'eux ne se manifeste, vous ĂȘtes libre de vendre votre part au tiers intĂ©ressĂ©.

  4. Proposer aux co-indivisaires de racheter votre part : Vous pouvez suggérer à Selim et Martin de racheter votre part indivise. Cela leur permettrait de conserver le bien entre eux et vous permettrait de récupérer des fonds pour votre projet personnel.

Concernant les revendications de Martin sur les travaux d'aménagement qu'il a financés :

Je vous recommande de prendre les mesures suivantes :

En rĂ©sumĂ©, privilĂ©giez une solution amiable en nĂ©gociant avec Selim et Martin, en tenant compte des intĂ©rĂȘts de chacun. Cela vous permettra de sortir de l'indivision rapidement et d'Ă©viter une procĂ©dure judiciaire coĂ»teuse et incertaine.